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IMPROVE-PKD

IMPact de la stimulation chronique dopaminergique par la ROtigotine sur la fonction VasculairE chez des patients atteints de PolyKystose rénale autosomique Dominante

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La polykystose rénale autosomique dominante (PKRAD) est la maladie héréditaire rénale la plus fréquente avec une prévalence estimée à 1/2500 en Europe. Elle se caractérise par le développement de kystes rénaux avec une altération progressive de la fonction rénale aboutissant à une insuffisance rénale terminale pour plus de la moitié d’entre eux. Ces patients présentent également de façon précoce une hypertension artérielle et des complications cardiovasculaires notamment des anévrismes intracérébraux. Aucune stratégie pharmacologique ciblant spécifiquement les anomalies cardiovasculaires de la PKRAD n’est actuellement développée.

Grâce à un financement obtenu via l’appel d’offres jeune chercheur du CHU de Rouen, les services de pharmacologie clinique, néphrologie, de biochimie générale et l’unité de biostatistiques du CHU de Rouen en collaboration avec l’unité INSERM U1096, le service de génétique du CHU de Brest ainsi que l’institut de chimie organique et de chimie macromoléculaire de Jena en Allemagne, ont évalué l’impact de la stimulation chronique dopaminergique par la rotigotine sur la fonction vasculaire chez 29 patients atteints de PKRAD et par le fenoldopam (agoniste périphérique DR5) dans un modèle de souris présentant une délétion spécifique de la polycystine-1 dans les cellules endothéliales.

Cette approche transversale a permis de montrer que la rotigotine à la dose de 4 mg/24 h améliorait de manière significative la fonction endothéliale en augmentant la libération de NO (monoxyde d’azote) et certains paramètres hémodynamiques, à 2 mois chez les patients atteints de PKRAD. Dans le modèle murin, il a été observé une amélioration de la dilatation médiée par le flux de l’artère mésentérique et de la pression artérielle sous perfusion chronique de fenoldopam.

Ainsi, cette étude a montré pour la première fois que l’administration chronique de rotigotine chez les patients atteints de PKRAD améliore la fonction endothéliale des artères de conductances par la restauration de la libération de NO ainsi que l’hémodynamique systémique. Ceci suggère que l’activation du récepteur DR5 endothélial peut représenter une approche pharmacologique prometteuse pour prévenir les complications cardiovasculaires de la PKRAD.

Ces travaux vont être poursuivis par une autre étude clinique dans le cadre d’un PHRC-I afin d’évaluer la sécurité et la tolérance de la rotigotine à 24 mois chez des patients atteints de PKRAD.

Cette étude sera menée au centre d’investigation clinique du CHU de Rouen et apportera également des données préliminaires sur son bénéfice escompté au niveau rénal.

photo : Dumont A et al, Kidney int, 2024 : 29: S0085-2538(24)00626-4.